Les livres qui ont un lien avec le lien
Ces liens qui nous font vivre, éloge de l'interdépendance de Rébecca Shankland, préfacé par Christophe André
Le lien est bon pour la santé ! Les études de psychologie positive démontrent que ce qui rend heureux et donne du sens à la vie des humains ce sont les relations humaines.
« Ensemble on va plus loin » ! Avancer ensemble nous rend plus heureux.
Paradoxalement, recevoir et donner du soutien permettent de resserrer les liens et cet échange est bénéfique tant à celui qui donne qu'à celui qui reçoit. L'interdépendance quand elle est positive contribue à donner du sens à notre existence et nourrit la relation avec les autres. Un livre de référence !
La puissance des liens de Christophe André, Boris Cyrulnik, Rébecca Shankland, Abdennour Bidar, Fabienne Brugère, Matthieu Ricard
Dès la naissance, l'être humain a besoin des autres pour survivre. Et dès les premiers mois de la vie, il développe l'empathie qui fondera ses relations sociales.
Dans ce livre, des philosophes, des chercheurs et des psys nous racontent ces liens : liens du corps, des sentiments, de l'entraide et du soin. Chacun répond à ces trois questions :
- Quel est le lien qui a le plus compté dans votre histoire
- Quel lien avez-vous avec la nature
- En quoi la dimension du lien avec soi-même est-elle importante aujourd'hui ?
Le livre dresse un panorama des associations et des actions pour vivre plus en lien et rassemble de beaux textes sur l'amour et l'amitié.
Histoire personnelle, destinée professionnelle - Enfance, adolescence et carrière professionnelle : les liens invisibles d'Isabelle Méténier
Découvrir les liens entre son histoire personnelle et sa carrière permet de comprendre les choix professionnels souvent inconscients, les orientations parfois subies, voire de sortir de l'impasse professionnelle. À travers des témoignages, l'auteur, psychosociologue, donne un éclairage pour redonner du sens et assumer sa place dans le monde du travail. Le livre évoque les fidélités inconscientes, les répétitions transgénérationnelles, liens invisibles, le burn out, le mimétisme professionnel, le projet des parents et invite à se réapproprier son destin professionnel.
Faire famille, une philosophie des liens de Sophie Galabru
Sophie Galabru est agrégée et docteure en philosophe. À 33 ans, elle signe ce remarquable livre sur la famille. Ce modèle de liens d'amour et de désamour, de sécurité et de violence, de liberté et de contrainte. Elle dresse les métamorphoses de la vie familiale et ses répercutions.
« Faire famille ce n'est pas un mouvement naturel et spontané de réunion mais une fabrication et même un exercice de composition exigeant qui implique de jongler avec des injonctions contradictoires ». Sophie questionne le lien familial après la séparation, le vieillissement et la mort. Qu'est ce qui nous relie vraiment ? Est-ce le sang, les habitudes, les souvenirs, le nom ?
Le lien qui ne meurt jamais de Lytta Basset
Un livre déclenché par le suicide de son fils de 24 ans… Un livre d'espérance et d'humanité sur ce lien qui perdure au-delà de la mort… « Nul ne sait ce dont il est porteur. On peut n'avoir jamais vécu tel ou tel malheur, aurait-on moins à offrir ? Serait-on moins sollicité par la détresse des autres ? J'aime, aujourd'hui, dire à chacun que tout compte, bien au-delà de ce qu'on croit, le moindre geste, les paroles les plus précaires, la présence silencieuse. Sans se concerter, ils ont tous tissé, chacun pour sa part, ce filet invisible sans lequel j'aurais sombré. Qui tenait les mailles ensemble ? Avec mon fils, j'avais perdu la vie. »
Les liens artificiels de Nathan Devers
Il s'agit d'un roman. L'auteur, âgé de 24 ans, est agrégé de philosophie. Il se livre à un roman étonnant, un brin futuriste ? Le héros, Julien, bascule dans un jeu, l'Antimonde, dans le « métavers ». Le monde virtuel prend le pas sur son morose quotidien. Ce roman d'anticipation montre notre aliénation numérique. Cette histoire projette le monde contemporain jusqu'à la dystopie, dessinant les contours des transformations à venir. Légèrement angoissant, un peu caricatural et teinté d'humour !
La société du lien, de Clément Saint Olive, Guillaume Desnoës et Thibault Saint-Blancard
Un ouvrage qui traite du grand âge : quel regard porte la société sur nos aînés et leurs soignants ? Pour apporter le meilleur soin aux personnes âgées, il faut apporter le meilleur soin à leurs aidants. La considération des salariés se reflète sur celle des personnes âgées elles-mêmes. Et si ce cercle vertueux pouvait, en repensant le lien qui nous unit les uns les autres, s'appliquer à l'ensemble de la société ?
Lire pour relier de Régine Detambel
Les livres sont des vecteurs de liens et nous transforment. Pendant le confinement, l'auteur lance un collectif Lire & Relier, collectif de lecteurs et lectrices à voix haute qui interviennent notamment dans les Ehpad. L'auteur partage l'idée de lire à son enfant pour tisser une relation, le pouvoir des histoires, la force des textes littéraires qui nous permettent de créer des liens avec autrui : « Lire définit une nouvelle attention à nos relations avec les autres… »
En résumé : « Dis-moi ce que tu vis, je te dirai ce que tu lis et ce qui nous lie ! ». Quelques citations : « Le poème travaille à la restauration du lien avec autrui… », « Jour après jour, les liens se sont resserrés. L'attachement qui s'est tissé au fil des lectures a pris une imposante dimension. »
Le temps des liens, Essai sur l'anti-fracture de Martin Vanier
Martin Vanier est géographe. Dans cet ouvrage il étudie la manière de passer des « fractures françaises » au « temps des liens ». Ce livre traite de la « reliance » et cherche à trouver des solutions pour relier les personnes, les territoires ou les temps de vie. Cet ouvrage est un plaidoyer pour plus de liens dans la société.
La Rencontre, une philosophie de Charles Pépin
Charles Pépin est philosophe et romancier. Il rend accessible la philosophie. Commencez par « Les vertus de l'échec » ! Dans « La Rencontre » il est question de rencontre : amoureuse, amicale, professionnelle.
Comment se rendre disponible aux rencontres qui vont intensifier nos vies, nous révéler à nous-mêmes ? Au cœur de nos existences, il y a ce mouvement vers l'extérieur, ce besoin d'aller vers les autres, qui implique une part de risque.
Amitié, La nature et l'impact de nos relations les plus importantes de Robin Dunbar
Robin Dunbar analyse en quoi le nombre et la qualité de nos amitiés influe sur notre bien-être. Il détaille comment le temps tisse de la proximité émotionnelle, notre empreinte sociale influe notre sélection d'amis, le rire, le chant ou la danse, les repas relient.
Les tisserands, réparer ensemble le tissu déchiré du monde d'Abdennour Bidar
« La notion même de lien est plurivoque. Elle renvoie d'abord à l'idée d'un rapport : «il y a un lien» d'analogie, de correspondance ou de causalité entre deux phénomènes. Elle désigne aussi de façon négative ce qui prive de liberté - tout ce qui attache, ligote, rend prisonnier ou dépendant. Elle exprime enfin, mais de façon positive cette fois, la relation féconde entre deux êtres (l'amitié par exemple). Ceux auxquels je donne ici le beau nom de Tisserands sont tous les recréateurs de ces liens nourriciers. L'ensemble forme ce que j'appelle le Triple Lien (à soi, à autrui, à la nature). »
L'objectif de ce livre est de mobiliser, de favoriser de nouveaux engagements possibles afin de réenchanter le monde.
Comme à la maison de Diane Dupré de la Tour
Diane a fondé les Petites Cantines, restaurants participatifs, où vient cuisiner et déjeuner qui souhaite, à prix libre. Le but est de relier les personnes autour de la cuisine ou d'un repas partagé. Ces restaurants, lieux de confiance, offrent un terrain fertile pour la rencontre autour du partage d'un repas. Ils nourrissent le corps et le cœur. Ils sont des remparts contre la solitude et l'isolement.
« C'est toujours la même musique, la même histoire qui nous relie et dont le liquide s'écoule dans des vases plus ou moins petits, plus ou moins grands. Est-ce qu'on peut jamais complètement séparer le lien intime du lien social ni du lien au monde ? »
« Le changement profond de civilisation que nous traversons n'est pas uniquement climatique. Nous avons une transition relationnelle à vivre. Il s'agit d'approfondir collectivement nos espaces d'intimité. Cela aurait un impact direct sur la qualité de nos relations. […] Nous nous heurtons aujourd'hui à une double difficulté : celle de vivre avec les autres et celle de vivre seul. Du fait des chamboulements climatiques, économiques et politiques, nous entrons dans une ère marquée par des interactions sociales turbulentes et une violente polarisation des intérêts individuels. Planter nos racines le plus profondément possible pour conserver, quoi qu'il se passe autour de nous, un accès à l'eau est une urgence absolue pour garantir un climat social apaisé. Assimiler la solitude à un échec social est la meilleure manière d'empêcher chacun d'accéder à ce trésor et d'augmenter notre fragilité collective. Toute relation, y compris la relation à soi, s'apprivoise.»
Découvrez la Fédération française pour les liens sociaux.
Vallée du silicium d'Alain Damasio
« Il est vertigineux de se dire qu'entre une Kirghize et une Mélanésienne, à l'autre bout du globe, la première chose qui les relie, et qu'elles partagent basiquement, ce sont des outils numériques de type smartphone et des applis qui recalibrent de façon identique leur rapport au monde. Là est désormais le Commun. Ce qu'on pourrait appeler le numiversel. »
À San Francisco, Alain Damasio visite le cœur de la Silicon Valley. Il rédige sept chroniques littéraires et une nouvelle de science-fiction. Du siège d'Apple aux quartiers dévastés par la drogue (« À Tenderloin, quartier le plus pauvre de San Francisco, à deux blocs du siège de Twitter, à touche-touche de la richesse la plus brutale, la folie est partout — liquide, tranquille, visqueuse — elle coule à travers les rues et arpente la place des Nations-Unies. »), de rencontres en portraits, l'auteur interroge tour à tour l'IA, les voitures autonomes ou l'avenir de nos corps…
Il est question du lien :
- « Mon hypothèse est la suivante. Ce qui manque, selon moi, aux deux bouts du spectre, de la psychotique en chaise roulante jusqu'à Elon Musk, sociopathe d'extraction supérieure, en passant par les salariés d'une vingtaine d'années à 15000 dollars par mois, en passant par vous et moi, qui n'en faisons pas plus lourd, au mieux, que nous indigner en caressant distraitement la vitre de notre smartphone, ce qui manque, c'est le lien. La capacité à lier. L'empathie et la sympathie minimale. La faculté hautement humaine, mais aussi pleinement mammifère, à pouvoir souffrir et sentir avec. La faculté à pouvoir être traversé par cette détresse à la recevoir plein corps, au point de ne plus pourvoit la tolérer sans agir. Ce qui manque, c'est une aptitude, désormais largement perdue, laissée en jachère ou en friche par nos modes de vie numériques, à pouvoir nous confrontera l'altérité. À ce qui n'est pas nous, à ce que nous ne vivons pas, ne partageons pas directement. »
- « On ne le pointera jamais assez : les réseaux nous connectent, mais ils ne nous lient pas. Ils nous assemblent, certes, sans jamais obtenir nous que nous soyons ensemble. Autour d'une rafle élégante, ils articulent les grains de raisins éparpillés que nous sommes devenus pour en faire des grappes suspendues, des communautés en ligne, des réseaux complices ou affins, oui. Mais ils nous unissent toujours en-tant-que-séparés. Ils nous unissent dans la distance physique. Ils nous espacent en nous mettant en contact. Ils objectent toute dimension charnelle ou corporelle, toute présence incarnée au profit des visios, des photos des messages, bref d'un flux de datas qui contrefait le mouvement de l'échange. »
- « En dématérialisant la sociabilité physique de voisinage où l'on boit, bricole, joue, danse ou cuisine ensemble, les réseaux sociaux ont maillé de nouveaux groupes affinitaires sans territoire autre que la plateforme mais projetant pourtant ses fils à travers le monde entier. La solution numérique au maintien des liens interhumains s'inspire donc bien d'un modèle collectif : la communauté. La dématérialisation constitutive des réseaux sociaux fait néanmoins office de solvant sur les solidarités de voisinage en diluant toute présence et tout vécu local commun au profit terminal d'une existence liquide qui va demeurer « remote » - terme puissant en anglais pour dire isolé, éloigné, reculé, à distance tout en conservant une connotation de… télécommande. »
- « Les GAFAM n'ont pas tué les liens, ne les ont pas tranchés au couteau ou à la hache. C'est bien pire, plus efficace et plus subtil que ça, et surtout, ça n'a pas été explicitement conçu ni voulu comme ça. Ça sonne plutôt comme le dégât collatéral d'une guerre qui n'a même pas eu lieu. Ils ont dévitalisé ces liens. Ils les ont édulcorés et neutralisés. Ils nous ont donné le moyen quotidien, par leurs applications, de devenir de parfaits in/dividus autosatisfaits, ou crus tels, se voulant tels — c'est-à-dire des êtres humains qui ne se divisent plus. Qui ne se partagent pas avec d'autres, n'offrent pas un seul morceau de ce qu'ils sont à des pairs qui en auraient besoin. »
- « Revenons à Tenderloin. Sans lien, tout devient possible. L'ultrariche peut côtoyer le homeless défoncé sans s'émouvoir. Ce n'est même plus une question de morale : c'est une question d'anthropologie de la relation humaine, laquelle a été dématérialisée jusqu'au spectral. Nous voyons très bien la misère, nous la constatons sans déni et cependant nous consentons à Tenderloin. »
- « Ce dont ils rêvent est tout simple, et très compliqué à faire advenir ici : ils rêvent d'une vie collective liée. Ils rêvent d'une chose qui s'appelle l'amitié, qui s'appelle l'amour, qui s'appelle l'attachement à l'autre, à un lieu de vie, qui serait tissé dans une étoffe de soie qui tiendrait chaud à tous. »
- « Ce que nous avons perdu, ne serait-ce pas tout simplement ça : le lien à soi ? »
Les trahisons nécessaires, S'autoriser à être soi de Nicole Prieur
Les trahisons sont inhérentes à la nature humaine. Elles existent depuis la nuit des temps. Nicole Prieur invite à changer de regard sur leur nature. Quel chemin de trahison emprunter pour devenir pleinement soi-même ? Nicole Prieur pose son regard de philosophe, de thérapeute, de mère et d'épouse sur les enjeux de la trahison qui se niche dans tous les liens : familiaux, amicaux, professionnels ou amoureux.
- « C'est au cœur même de ces tensions que le lien se constitue, mais c'est aussi là que les trahisons s'infiltrent. Le lien familial se tisse à la fois à partir d'attachements et de séparations, de présence et de distance, de partage et d'individuation, d'autorité et d'autonomie. Cette dialectique, qui constitue l'essence même du lien familial, interroge sans cesse le « Comment ne pas me trahir » et, bien sûr, le « Trahir pour ne pas me trahir ». »
- « Nous reprenons ici l'analyse de l'anthropologue Marcel Mauss. En observant des sociétés tribales, il a mis en évidence que le don est au service du lien selon trois séquences : donner, recevoir, rendre. Les relations sociales se tissent au rythme de ces trois moments : quelqu'un donne à une autre personne qui reçoit, et qui, dans le but de poursuivre le lien, rend en donnant à son tour. Chaque étape est essentielle pour maintenir la relation, la préserver dans la durée. Dons et contre-dons (Marcel Mauss parle de contre-don) sont donc intentionnels, dans le sens où ils ont pour fonction d'entretenir et de soutenir la relation en instituant une réciprocité. »
- « Ainsi, le bébé se trouve lié à sa famille par tout un système de loyautés. Être loyal implique d'intérioriser les attentes du groupe et d'adopter un comportement conforme à celles-ci. Ce sentiment d'être redevable crée des obligations de toutes sortes - morales, symboliques - qui façonnent des identités, imposent des comportements, ordonnent des places, attribuent des fonctions. La pression est d'autant plus insidieuse qu'elle reste le plus souvent implicite, peu ou mal définie. »
- « Le couple, c'est à la fois ce lieu spécifique où le lien peut se transformer en acide susceptible de ronger la part la plus intime de soi, mais c'est aussi l'espace où la tendresse peut aider chacun à prendre le risque d'être soi-même. »
- « Faire couple, cela complexifie les loyautés de tout un chacun. Aux loyautés filiales, verticales, viennent désormais se surajouter les loyautés horizontales vis-à-vis de la compagne, du compagnon. »
- « Le don est au service du lien, mais il peut aussi le ronger, le consumer, le détruire. » Dans l'amitié « Le lien se tisse au-delà des mots, dans un silence joyeux et sécurisant. Cette rencontre constitue un véritable événement, on a le sentiment que quelque chose d'important dans notre vie se passe et se réalise. »
- « Il faudra que ces « traîtres » de parents se révèlent fins pédagogues et deviennent les artisans d'un lien de qualité entre leurs enfants, véritables ambassadeurs de cette fraternité à laquelle nous aspirons profondément. »
Le livre se termine par des propositions d'exercices pratiques.
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